Et si le quotidien vous inspirait pour écrire ?
Vous rêvez d’écrire un livre, mais vous vous demandez où trouver l’inspiration ?
Et si la réponse se cachait tout simplement dans le quotidien qui vous entoure ? Autour de nous, la vie regorge d’histoires, de détails insolites, de réussites ou de drames prêts à être transformés en récits. Chaque instant, chaque regard croisé, chaque bruit ou parfum, contient le germe d’une histoire. C’est en prêtant attention à ces petits détails que naissent souvent les récits les plus touchants et les plus authentiques.
L'art de voir au-delà de l'évidence
L’écriture commence souvent par un regard : celui que nous portons sur le monde, mais aussi sur nous-mêmes. Observer, c’est bien plus que simplement voir ou entendre. C’est tenter de deviner ce qui se cache derrière un geste, un regard, un silence.
Prenons le temps de regarder les gens. Qu’est-ce qu’un simple sourire, un soupir agacé, un regard anxieux ou blasé nous raconte vraiment ? Une personne assise seule dans un café : est-elle perdue dans ses pensées, ou attend-elle quelqu’un qui n’arrivera jamais ? Ce sont ces petits détails qui peuvent nourrir une scène, faire naître un récit.
Parfois, c’est un geste anodin, comme un tapotement nerveux sur la table, ou une odeur familière, qui transforme l’ordinaire en quelque chose de plus profond. Ce sont ces nuances qui enrichissent une histoire et lui donnent du relief.
Les sens au service de l'écriture : comment créer des ambiances qui marquent ?
Quand on mobilise les sens dans l’écriture, on fait bien plus que décrire une scène : on plonge le lecteur dans une expérience. Jean Giono, par exemple, ne décrit pas simplement un orage, il le personnifie : « L’orage, comme un taureau fouetté d’herbes, s’est arraché à la boue des plaines. » En lisant, on ressent la puissance brute de la nature.
Prenons Steinbeck, dans Les Raisins de la colère : « La Route 66 serpente à travers les terres rouges et grises, traverse des montagnes, puis plonge dans le désert terrible et lumineux. » Ici, Steinbeck utilise les couleurs et la lumière pour faire ressentir la dureté des paysages traversés par les réfugiés. La route elle-même devient presque un personnage, un symbole à la fois de la fuite et du danger que les migrants affrontent.
Le secret, c’est de transformer chaque détail sensoriel en quelque chose de plus grand, qui parle à l’expérience humaine. C’est ce qui donne de la profondeur à vos récits et immerge le lecteur dans l’histoire.
On peut aussi citer Patrick Süskind avec Le Parfum. Lui, il nous fait vivre l’obsession de son personnage à travers des descriptions olfactives si précises qu’on a l’impression de sentir chaque odeur.
En voici un extrait :
« À l’époque dont nous parlons, il régnait dans les villes une puanteur à peine imaginable pour les modernes que nous sommes. Les rues puaient le fumier, les arrière-cours puaient l’urine, les cages d’escalier puaient le bois moisi et la crotte de rat, les cuisines le chou pourri et la graisse de mouton ; les pièces d’habitation mal aérées puaient la poussière renfermée, les chambres à coucher puaient les draps graisseux, les courtepointes moites et le remugle âcre des pots de chambre. Les cheminées crachaient une puanteur de soufre, les tanneries la puanteur de leurs bains corrosifs, et les abattoirs la puanteur du sang caillé. Les gens puaient la sueur et les vêtements non lavés ; leurs bouches puaient les dents gâtées, leurs estomacs puaient le jus d’oignons, et leurs corps, dès qu’ils n’étaient plus tout jeunes, puaient le vieux fromage et le lait aigre et les tumeurs éruptives. »
L'importance du détail choisi
Le diable est dans les détails, dit-on souvent. Ce sont les petits détails qui rendent une scène crédible et vivante. Mais attention, il ne s’agit pas de surcharger le texte de descriptions, mais de choisir avec soin les éléments qui enrichissent l’histoire.
Alice Munro est une experte pour capturer les subtilités de la vie quotidienne. Elle transforme des expériences apparemment banales en vérités universelles à travers ses personnages. Par exemple, dans L’ours qui traversa la montagne du recueil Un peu, beaucoup… pas du tout, elle décrit ainsi une maison :
« Fiona vivait dans la maison de ses parents, dans la ville où Grant et elle allaient à l’université. C’était une grande maison aux fenêtres en saillie, que Grant trouvait à la fois luxueuse et mal tenue, avec des tapis posés de travers et des auréoles creusées par des tasses dans le vernis des tables. »
Cette description détaillée ne sert pas seulement à peindre un décor, elle révèle aussi des aspects des personnages et de leur quotidien.
Oui, l’inspiration est partout : dans chaque moment vécu, chaque conversation entendue, chaque détail observé. Ce qui compte, c’est comment vous utilisez cette matière première et le regard personnel que vous lui portez. En développant votre capacité d’observation, en utilisant vos sens et en choisissant les détails qui intéressent vraiment votre récit, vous aiderez vos lecteurs à s’immerger pleinement dans vos histoires.
Contact
Vous rêvez d’écrire un livre ? Vous ne savez pas par où commencer ? Vous avez besoin d’un conseil ?
Je me tiens à votre disposition pour en parler lors d’un échange téléphonique.